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Issu d’une famille d’ébénistes et ancien Compagnon
du Tour de France,
Christian Pingeon quitte l’atelier de son père pour créer son propre atelier en
1969.
Batiactu/FB ©
Sa première réalisation est une étoile en
marqueterie qu’il conçoit à l’école. Après avoir passé un CAP, il est ensuite
Compagnon du Tour de France entre 17 et 27 ans. D’aspirant à Compagnon, il
quitte l’atelier de son père pour créer son propre atelier en 1969. Depuis, il
se sent «toujours en vacances» car le travail du bois est pour lui plus
qu’un métier, une passion, comme «le musicien» qui ne peut se passer de
sa musique. Boiseries, parquets, meubles, il n’hésite pas à passer du temps sur
ses réalisations et travaille actuellement avec sept autres compagnons.
Une tradition en perdition
Christian Pingeon déplore la transformation du métier d’ébéniste. Le mot
traditionnel a perdu son sens, référant à «l’usuel». «Le bois massif
ne doit normalement pas être collé pour pouvoir vivre longtemps»,
explique-t-il. «Il y a 30 ans, on pouvait encore voir 15 ébénistes qui
travaillaient réellement avec ces techniques ancestrales. À présent, on est les
derniers à faire ça». Il utilise tenons (la partie mâle de la construction),
mortaises (la partie femelle), chevilles. Pour réaliser un parquet comme celui
du château de Versailles, 42 assemblages sont nécessaires pour une surface d’un
mètre carré. Et cette technique traditionnelle «qui a tenu 4000 ans est en
train de partir». La raison en est «le temps que cela demande, et donc
l’argent».
L’ébéniste et l’Histoire
Dans son travail d’ébéniste, Christian Pingeon aime autant l’aspect créatif de
la reproduction que la restauration liée à l’Histoire. «Quand je restaure, je
me transpose à l’époque où la boiserie a été faite. Quand j’ouvre le fond de la
mortaise, je me dis qu’il a été vu plusieurs centaines d’années auparavant,
c’est comme si je me retrouvais au 17ème ou au 18ème siècle». Il est arrivé
d’ailleurs une fois à Christian Pingeon de découvrir derrière une boiserie une
inscription d’un compagnon, écrite en vieux français à l’intention de celui qui
la verrait. «J’ai alors moi aussi rajouté une inscription… Quelqu’un pourra
la découvrir peut-être dans 200 ans».
«Travailler le bois avec une certaine recherche de perfection», c’est
dans ces termes que l’artisan perçoit son métier qui est pour lui, «à chaque
fois différent» et «à chaque fois un plaisir».
Sa boutique fait office de show-room.
La devanture en bois est réalisée par Christian Pingeon.
Christian Pingeon est très fier de cette pièce
égyptienne datée de 4000 ans.
On peut y retrouver la même technique que celle qu’il utilise.
Le trou correspond à une mortaise (pièce femelle) dans laquelle s’emboîte
habituellement un tenon (pièce mâle).
La pièce a même conservée les emplacements réservés aux chevilles, (pour
assembler les tenons et les mortaises).
Dans son show-room, tout a été conçu par
l’ébéniste Christian Pingeon…
les portes également.
De couleur claire, l’ange en chêne a été sculpté à la main.
Christian Pingeon est l’initiateur du terme de
parquet de La Rochelle.
Cette forme d’assemblages a été retrouvée dans un hôtel particulier en
démolition situé à La Rochelle.
Aux côtés du parquet de La Rochelle se trouvent
plusieurs feuilles de parquet de Versailles.
Ce dernier s’intitule ainsi car il s’agit de celui qui revêt le sol du château
de Versailles.
Christian Pingeon a créé un site Internet dédié : www.parquet-de-versailles.com
Dans son show-room, on peut retrouver deux
bibliothèques aux côtés d’une cheminée réalisées par l’ébéniste.
Christian Pingeon réalise des bibliothèques sur mesure, qu’il s’agisse de
restauration ou de création de différents styles : époque romane, Louis XV,
Louis XVI, Louis XVIII.
Christian Pingeon restaure et reproduit sur mesure
des boiseries murales.
Dans le fond, les boiseries sculptées à la main en côtoient d’autres réservées à
encadrer des cheminées.
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